Prenons un immeuble avec un gardien. Admettons que le gardien tombe malade ou mieux fasse passer son arrêt pour un accident du travail (arrêt maladie prolongé avec médecin très compréhensif, vous voyez le genre...).
Admettons que ce gardien ait un logement de fonction payé par les copropriétaires ainsi que les charges associées. Le gardien est donc le salarié de l'ensemble des copropriétaires en arrêt de travail longue durée.
Arrive le moment douloureux pour tout le monde de savoir quoi faire. Deux choix s'offrent aux parties prenantes :
1) On fait l'autruche. L'ensemble des copropriétaires paie des avantages pour un gardien inexistant. En contrepartie, on paie une société de nettoyage (en attendant!) qui, évidemment, ne remplit pas le rôle exact du gardien (plus de ramassage des colis ou des petits papiers dans la cour en continu, plus de nettoyage des dégâts immédiats ou de sécurité renforcée par la présence du gardien). Et c'est sans parler de l'employé de la société de nettoyage qui est payé au lance-pierre...
2) On agit. On se "débarrasse" du gardien "proprement". J'utilise ici volontairement ce verbe car anyway, ce terme finirait par ressortir dans les commentaires :) Pour le terme "proprement", on peut aussi le remplacer par humainement. Plus précisément, ici, il s'agit de mettre en place une procédure de licenciement, de faire jouer les relations de chacun pour accompagner le gardien dans sa recherche d'un nouveau logement. Cela offrira la latitude d'embaucher un nouveau gardien et permettra à la copropriété de retrouver un nouveau gardien convenablement payé. On crée alors un emploi et les irritants sont levés.
On sera facilement d'accord que la situation numéro 2 est la plus juste. Dans la réalité, le syndic, qui n'a aucun intérêt à s'occuper du problème, freine donc des quatre fers et ressort l'argument classique mais qui marche toujours : on ne peut rien faire parce que, vous comprenez, il y a l'aspect humain. Compréhensif, les copropriétaires ne pourront alors qu'être empathiques et décideront de ne rien faire. Ils laisseront la situation se scléroser, verront naître la dégradation des locaux, la multiplication des vols alors inexistants jusqu'à présent. Le conseil syndical se retrouvera à gérer des problèmes autrefois gérés par le gardien...
La logique aurait pourtant voulu qu'être humain ne veut pas dire accepter tout et n'importe quoi. Au fond, même si la solution numéro 2 est la plus juste, on ne l'envisagera même pas. Même si légalement, la situation est complexe à gérer, il n'en existe pas moins des solutions.
Cet exemple est bien entendu transférable à quasiment n'importe quelle entreprise. Et vous, dans votre entreprise, êtes-vous justes ou, par humanisme, renoncez-vous au GBS (gros bon sens) ?
Par Emmanuelle Huss-Jossot
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Par Emmanuelle Huss-Jossot
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