De
nombreux organismes publics et privés se plient, quasiment chaque année, à
l’exercice des « prédictions » des métiers de demain, des métiers
d’avenir, des métiers en émergence. Que l’on soit actifs en mal d’évolution de
carrière ou entreprises en mal de stratégie face aux mutations et
transformations de l’économie de marché, cette question de savoir aujourd’hui,
quels seront les métiers créateurs d’emploi demain, se pose sérieusement et
devrait éveiller notre intérêt. La vigilance est néanmoins de mise sur la
provenance et les conclusions parfois hasardeuses de certains
« visionnaires »…
L’étude, réalisée par l’APEC en janvier 2015, sur les métiers en émergence au travers
des offres d’emplois publiées sur son site entre 2010 et 2014 a retenu mon
attention car elle repose sur des éléments factuels, les offres d’emplois, et
reconnaît, dans son préambule, que « La
notion de métiers en émergence revêt des réalités multiples et nécessite une
analyse nuancée ». Je n’en ferais pas la synthèse ici mais vous trouverez aisément de l'information sur le sujet via google. Mon propos portera plutôt sur l’intérêt pour les personnes, les
entreprises, les recruteurs, les professionnels du Conseil et de
l’accompagnement à l’emploi, d’observer l’évolution de nos métiers, de nos
secteurs d’activités respectifs, et l’impact de ce type d’étude sur la
nécessité d’anticiper, d’évoluer en temps réel afin de répondre aux nouveaux
modes de gestion par projet, à l’accélération des cycles dans les affaires et
au développement du numérique qui induisent des mutations, des transformations
dans nos métiers, notre façon de travailler, de collaborer.
Dans
cette étude, on constate qu’il y a assez peu de création ex-nihilo de nouveaux
métiers dans les entreprises, mais davantage de métiers qui changent, se
transforment, évoluent en fonction des nouvelles technologies, du renforcement
de la réglementation, de l’évolution des modes de consommation et des usages.
Il s’agit plus de métamorphoses des postes et d’obsolescence des compétences
que de métiers en voie de disparition ou en pleine mutation. Ceci peut générer
des reconversions subies pour celles et ceux qui ne les auront pas actualisées
mais également engendrer des reconversions volontaires consécutives à un effet
levier face à une perte de sens ou d’intérêt dans son travail.
Dans
le cadre de mon activité de conseils et d’accompagnement de personnes en phase
de transition et désireuses de s’engager dans une démarche d’évolution ou de
reconversion professionnelle, il y a souvent 3 types de chemins qui se
profilent :
1) Ré-inventer un métier existant. Profiter des transformations d’un métier, en
termes de compétences, de tâches, de types de prestation ou de produits, pour
donner un nouvel élan à sa carrière sans passer par une reconversion à 180°.
2) Prendre le train d’une tendance émergente. Profiter de l’émergence
de nouveaux métiers dans un domaine qui nous intéresse et que l’on maîtrise
déjà plus ou moins pour élaborer une nouvelle carrière dans ce domaine. Repérer
des métiers d’avenir ou en plein développement qui peuvent correspondre à ses
aspirations, valeurs, attentes.
3) Inventer son futur métier à partir des mutations du marché et des
nouvelles tendances, le façonner entièrement sur mesure en fonction des besoins
exprimés par le marché. C’est LA démarche idéale pour les ambitieux qui auront
le courage et l’audace de concilier
aspirations personnelles et professionnelles, plaisir et sens au travail.
Quel
que soit le chemin emprunté, l’on voit bien l’impact de l’observation de
l’évolution des métiers, sur la personne, dans la perspective de redonner du
dynamisme et de la variété à sa carrière, parallèlement à un travail d’introspection et
d’investigation personnel ainsi que l’impact sur la gestion et l’organisation de l’entreprise,
dans la perspective de répondre au mieux à ses besoins fondamentaux et à sa
nécessaire adaptation au marché. La citation de Charles DARWIN prend alors
tout son sens :
Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.
Sommes-nous prêts, actifs, dirigeants, recruteurs,
consultants, à passer de l’observation à l’action pour faire face à tous ces
changements ?
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Par Sandra Grassi
Bonjour Sandra,
RépondreSupprimerMerci pour cet article intéressant ! Au niveau des entreprises, il me semble que très peu d'entre elles anticipent les évolutions de leurs métiers. On parle depuis longtemps de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences... dont l'optique est précisément de manager les compétences et les évolutions d'emplois de manière anticipée...
Quant on observe et expérimente la difficulté des organisations à faire évoluer les postes de leurs collaborateurs, conçus davantage comme des boites, qui une fois clouées, fermées, semblent bien malaisées à ouvrir....
Nos organisations sont-elles "agiles" ? Rien n'est moins certain, et cette agilité semble être proportionnellement inverse à leur taille.
Personnellement, je crois vraiment que ceux qui pourront faire évoluer les systèmes, les compétences, et faire émerger les métiers de demain, ce sont les petites organisations, et les personnes elles-mêmes.