Recrutement : des paris risqués mais payants

Second article sur quelques anecdotes de carrière*, cette fois-ci sur des paris risqués mais qui ont payé.
S’il y a bien quelque chose que mon métier m’a appris, c’est à ne jamais porter de jugement hâtif sur les personnes. En recrutement, il faut être ouvert d’esprit! Voici quelques-uns des cas les plus parlants.

L’accidenté:
Un matin, un homme se présente à l’agence et je le reçois en entretien. Il a dû avoir un accident de voiture ou quelque chose dans ce genre: tout un côté de son crâne est enfoncé, la moitié de gauche de son visage porte des cicatrices et est affaissée. Ses lèvres ont aussi été endommagées, rendant sa diction difficile à comprendre mais on finit par s’y faire.
Il est électricien, a fait beaucoup de démarches de recherche d’emploi mais personne n’a voulu le faire travailler. Il est adorable, poli, motivé et me semble compétent.
Un client appelle et demande un électricien pour une semaine. Je place ce jeune homme en expliquant la situation au client et m’engage: “vous allez voir, Monsieur le Client, il est très bien et vous allez pas le regretter”. Il est réticent mais finit par accepter, le mandat étant d’une semaine. Il a gardé mon électricien deux mois.
Ma collègue et moi avons répété cette opération avec d’autres clients pour ce même jeune homme. Au bout d’un an, les clients appelaient non plus pour avoir un électricien mais pour avoir Monsieur X, notre jeune homme qui travaillait vite, bien qui était toujours motivé et de bonne humeur.

Saisie de données
Un de nos clients rachète une entreprise et il faut transférer les données informatiques de l’entreprise rachetée dans le système de notre client. On est dans le domaine des placements financiers. Il faut recruter 15 personnes rapidement pour un contrat de 6 mois. Chaque candidat passe des tests de saisie de données, mon collègue et moi soumettons les profils retenus pour entrevue chez le client.
Journée d’entrevue chez le client et la DRH nous appelle en fin de journée pour faire le point sur les candidats envoyés. Nous arrivons au cas de Audrey (faux nom).
La cliente, gênée: euh… vous avez vu qu’elle n’avait qu’une seule main?
Effectivement, Audrey avait eu la main gauche amputée mais c’était une jeune femme charmante, motivée et qui avait explosé tous les scores sur les tests de saisie de données en rapidité et exactitude.
Et mon collègue de répondre: Oui, on savait mais on vous l’a envoyée parce qu’elle a les meilleurs scores. Imaginez ce qu’elle aurait pu faire si elle avait eu ses deux mains! (la réplique est véridique)
Audrey a eu le contrat et l’entreprise l’a gardée pour un poste permanent (ie CDI).

Le coup de coeur
Il arrive parfois qu’un recruteur ait un coup de cœur sur un candidat, qu’il le prenne en affection et qu’il déploie des efforts immenses pour arriver à lui trouver un emploi. C’est arrivé quelques fois dans ma carrière. Marie, une femme avec une très belle personnalité, dynamique, drôle, très intelligente. Elle avait toujours travaillé en restauration et venait d’avoir un bébé. Elle recherchait un emploi avec des horaires de bureau.
J’ai convaincu un client de la rencontrer pour un poste au service à la clientèle, bien que le client avait d’abord refusé son CV. Après quatre entrevues avec des candidats différents, c’est elle que le client a choisi.
Un an plus tard, elle était devenue le bras droit du directeur du service à la clientèle et le client m’a remerciée de l’avoir convaincu de la rencontrer.


* Le lien vers le premier article : Perles du recrutement (vécu!)


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Par Laure Depoorter

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