Enfant, je me souviens de ma mère qui me disait : "il faut que tu fasses autant d'études que ton frère". Pour mon frère, de 6 ans mon cadet, il était évident qu'il ferait des études. En tant que fille, grandissant dans la campagne française, ce point n'était a priori pas si évident...
Jeune, je ne comprenais pas cette obsession de ma mère car, très naturellement, je me voyais l'équivalent de tout individu de sexe opposé. Ma mère était une femme moderne : 2 enfants, travaillant, plutôt indépendante et ayant une part équivalente à mon père sur la responsabilité du foyer. Je ne voyais donc pas en quoi elle pouvait penser qu'être une femme était un challenge additionnel. Le bon déroulement du foyer (logistique, éducation des enfants) revenait toutefois quasi entièrement à ma mère. On était ici sur une répartition des tâches assez traditionnelle pour l'époque et j'avoue que pendant plus d'une décennie, je ne voyais pas vraiment le problème, c'était dans tous les foyers quasiment pareil. Dans d'encore trop rares foyers, l'homme sortait les poubelles et faisait la vaisselle (c'était de facto un homme un peu bizarre in fine...). Heureusement, aujourd'hui, la société a évolué en faveur des femmes.
Toutefois, bien que notre société évolue finalement rapidement sur le sujet familial grâce aux actions féminines (éducation de nos garçons, refus de prendre en charge totalement la responsabilité morale et organisationnelle du foyer etc), il serait malhonnête de croire que sans le soutien de la gent masculine, nous en serions là aujourd'hui (accès au droit de vote, abandon de l'enseignement ménager réservé aux femmes* et tellement d'autres...).
Si nous sommes sur la bonne voie pour le cocon familial, en ce qui concerne le monde de l'entreprise, conçu pour et par les hommes, le chemin semble encore très long**. Aujourd'hui, le soutien des hommes est non seulement un besoin évident pour équilibrer notre société mais surtout un prérequis indispensable à l'égalité des sexes dans l'entreprise.
Hélas, il est encore trop fréquent que certains hommes (et femmes!) attendent à ce qu'une des femmes d'un groupe de travail par exemple se dévoue à (au choix) : faire le secrétariat, servir le café, s'occuper du vestiaire... Liste non exhaustive of course et absolument pas problématique si les rôles tournent... Et il est encore trop fréquent que la seule femme d'un groupe de travail se désigne elle-même pour faire le secrétariat ou servir le café... Notre conditionnement est parfois tellement fort qu'il s'agit plus souvent ici d'un réflexe féminin plus que d'une réelle volonté d'entretenir une "normalité" pas normale...
Tout naturellement, un jour, grâce à nous tou(te)s, être une femme de pouvoir en entreprise ne sera plus un problème mais fera partie de la solution... En attendant, posons-nous régulièrement la question : et si c'était un homme, est-ce que mon positionnement et ma façon d'en parler serait le même?***
N'oubliez pas, c'est le détail qui compte!
* L'enseignement ménager http://www.le-temps-des-instituteurs.fr/ens-sciences-menager.html
** Le sexisme, un «phénomène généralisé» en entreprise www.liberation.fr/france/2016/11/24/le-sexisme-un-phenomene-generalise-en-entreprise_1530577
*** Les 5 stéréotypes sexistes les plus tenaces au travail www.youphil.com/fr/article/05298-5-stereotypes-femmes-hommes-entreprises-IMS?ypcli=ano
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